— Entre sol et cime —

Sur une parcelle boisée, dernier vestige d’un front forestier repoussé par l’urbanisation pavillonnaire, le projet cherche moins à s’implanter qu’à suspendre l’idée même d’habiter. Il s’agit ici de composer avec l’existant, non par mimétisme, mais par stratification mesurée : une verticalité silencieuse, en dialogue avec les fûts des arbres, une architecture qui glisse entre les troncs sans jamais les contraindre.

La maison s’élève, compacte, réduisant son empreinte au minimum. Elle s’organise en plans superposés, comme autant de clairières intérieures, reliées par des porosités visuelles et des jeux d’interaction entre les différents registres de vie. L’espace extérieur n’est pas repoussé mais intégré : une terrasse suspendue devient jardin, un balcon au sommet cueille la lumière du matin.

Le matériau choisi – un bardage ondulé anodisé, gris changeant – reflète les variations du ciel et des feuillages. L’architecture se dilue, s’efface par moments, puis se révèle à travers ses arêtes franches et ses prolongements. Elle n’impose ni style ni époque, mais propose un état : celui d’un équilibre entre présence et retrait, entre structure et légèreté, entre ancrage et élévation.